Désirs
Dans ce sadique jeu quotidien qu’est l’amour
Quelle attitude, quel visage adopter ?
Position soumise, position dominante,
Me voilà condamnée à demeurer charmante.
Dans ce sadique jeu quotidien qu’est l’amour
Quelle attitude, quel visage adopter ?
Position soumise, position dominante,
Me voilà condamnée à demeurer charmante.
Quand la nuit se saisit de mon noir intérieur
Puis se repait fière, victorieuse de mon âme,
Je me perds un peu plus. Voir s’évanouir ma peur,
Espérer devenir ne serait-ce que femme,
Baisers volés d’amants jeunes et innocents
Sur de tendres lèvres. Un silence. Un instant.
Ta main délicate se pose sur la mienne.
Peau contre peau, présent, et les doigts se souviennent.
Mens-moi encore
Comme lorsque tu me disais « tout ira bien »
Quand l’esquif quittait son port
Pour s’abimer dans la tempête au loin
Dans le papier froissé,
Se substituent au son
Les mots exquis tracés
Liant l’incantation.
Orios leva les yeux vers le ciel. La conjoncture des astres était particulièrement favorable ce soir. Il s’avança en direction de la mare dont le clapotis résonnait doucement dans la clairière. Il s’accroupit, recueillit un peu d’eau dans sa main qu’il porta à sa bouche. Un bruit lointain troubla soudain le chant de l’eau.
Inutile entité, diaphane, effacée,
Distante, dissolue, hideuse et dispersée ;
Entité titubante et presque déficiente,
Nais-tu ou le nies-tu, disloquée, dissonante ?
J’ai laissé mon cœur aux cris de ton absence
Percutant le chaos de ton cruel silence
J’ai laissé mon âme vidée de son essence
Et offert à tes yeux ma douce déchéance
Amour, glisse-toi au creux de mes sens.
Magnifie mon corps de mille caresses
Osmotiques, au point de l’indécence.
Unifie nos cœurs, offre-moi l’ivresse.
Aussi fugace que le son du vent qui bruisse,
Comme celui d’un drap de soie qui se soulève,
Je suis la tisseuse qui lentement se glisse
Au sein des songes fous, quand la lune se lève.