Sail away
Dans le froid silence des pierres ancrées
Les planches si raides de ton dernier navire,
Immobile, attendent, un ultime zéphyr,
Soufflé de longs sanglots d’écumes éthérées.
Dans le froid silence des pierres ancrées
Les planches si raides de ton dernier navire,
Immobile, attendent, un ultime zéphyr,
Soufflé de longs sanglots d’écumes éthérées.
Tout en haut d’une tour une poule s’est tue
Bien plus bas ont filé les poissons argentés
Le cour d’eau arrêté sur les cailloux jetés
Et les cris des indiens ne résonneront plus.
Au sommet d’une tour où se perche une poule,
Résident en secret les souvenirs heureux,
Des poissons argentés ramenés par la houle
Aux galets balancés dans un cours d’eau mousseux,
Y a-t-il un moment ou je n’ai pas besoin
Du souffle d’un mot doux, du toucher de tes mains ?
A défaut de cela je me noie dans mon vain,
Et attends sans espoir le chaos du demain.
Dans le noir de la nuit, sournois et silencieux,
Le monstre attentif guette l’instant propice.
Sans lune placide siégeant au sein des cieux,
Croit sans nulle crainte l’obscurité complice.
Dans ce sadique jeu quotidien qu’est l’amour
Quelle attitude, quel visage adopter ?
Position soumise, position dominante,
Me voilà condamnée à demeurer charmante.
Quand la nuit se saisit de mon noir intérieur
Puis se repait fière, victorieuse de mon âme,
Je me perds un peu plus. Voir s’évanouir ma peur,
Espérer devenir ne serait-ce que femme,
Baisers volés d’amants jeunes et innocents
Sur de tendres lèvres. Un silence. Un instant.
Ta main délicate se pose sur la mienne.
Peau contre peau, présent, et les doigts se souviennent.
Mens-moi encore
Comme lorsque tu me disais « tout ira bien »
Quand l’esquif quittait son port
Pour s’abimer dans la tempête au loin
Dans le papier froissé,
Se substituent au son
Les mots exquis tracés
Liant l’incantation.