Instants

Au sommet d’une tour où se perche une poule,
Résident en secret les souvenirs heureux,
Des poissons argentés ramenés par la houle
Aux galets balancés dans un cours d’eau mousseux,

Des morceaux de pain dur écrasés pour la foule
De canards impatients d’un festin généreux,
Aux cris retentissants sur le plancher qui croule
Sous les pas percutants d’indiens vigoureux.

L’odeur de la cendre d’un feu vif des Enfers,
Le goût d’un caramel, pour les dents un problème,
L’ivresse improbable d’un whisky dans un verre.

Et même si viennent les sombres chrysanthèmes,
Je veux rêver encore aux douces primevères.
Je veux être sûre de t’avoir dit « je t’aime ».

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