Résonnance
Comme le clavecin dont les notes resteraient
Coincées contre son corps, caressé, percuté
Par les cruelles mains du claviériste porté
Uniquement par le cœur, destructeur, de l’ivraie.
Comme le roulement perpétuel de la vague
Damnée à ne trouver ni falaise, ni plage
Pour tonner son fracas furieux et sauvage
Creusant dans l’âme comme on y remue la dague.
Comme le hurlement d’effroi devant l’horreur
De l’innocent figé qu’incriminent les preuves.
Comme les pleurs glacés de la candide veuve
Qui, heureuse en amour, ne comptait pas les heures.
Ces sons, envahissants, suintent sur ma peau,
Bloqués par ma langue, ne cherchant qu’à éclore.
Ils attisent le feu qui sans fin me dévore
Et laisse aux cendres le silence du repos.