L’épave (IV)

Accrochée à la coque, aux échardes brisées,
D’un bateau échoué aux marées et aux vents,
Une carte marquée, flottant à l’Alizé,
Soulevant avec peine les tissus survivants.

Sur le pont silencieux, gisent, entrecroisées,
Des armes abimées des combats et du temps.
S’élève lentement, de la cale envasée
Un rythme irrégulier, comme un cœur succombant.

Soudain le souffle et les pulsations s’accélèrent,
La voilure lourde se gonfle dans le désir
D’horizons inconnus, loin des lames d’hiver.

L’eau étreint le bois, l’emporte avec tendresse,
Sur la douce houle, laissant aux souvenirs
La carte perdue de chimériques promesses.

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